Audi R8 RWS
Arrière toute !
Avec la R8 RWS (rear wheel series), le système Quattro cède sa place à une transmission aux roues arrière. Autant vous dire que 540 chevaux passant par-là, cela ne laisse personne indifférent. A commencer par celui qui tient le volant…
Depuis sa première sortie – c’était en 2007 – la R8 a toujours été couplée à la transmission Quattro, marque de fabrique d’Audi. Efficacité, sécurité et plaisir de conduite sont associés à cette technologie éprouvée. Qu’est-ce qui incite aujourd’hui la marque d’Ingolstadt à sortir cette version deux roues motrices? Un coup marketing? Peut-être. Démontrer son savoir-faire? Sans doute. Surtout, les ingénieurs se sont penchés sur cette supercar pour en faire un objet destiné aux passionnés: une série limitée à 999 exemplaires, coupés, mais aussi spyder. Première bonne nouvelle, la RWS est 25.000 euros moins chère qu’une version Quattro équivalente, c’est toujours ça de pris!

Un moteur plein d’allant
D’un point de vue esthétique, rien ne distingue cette version des autres R8. Vous visez l’originalité? Optez alors pour la couleur blanche et le stripping rouge évoquant la version GT4. Original, mais pas discret! Installation (aisée) à bord, rien – ou presque – ne change des autres versions. Derrière le volant, le fameux “Audi Virtual Cockpit” à écran TFT (12, 3 pouces) permet, notamment, de choisir entre un affichage dédié à la navigation ou au pilotage avec un grand compte-tours central.
Surtout, les ingénieurs se sont penchés sur cette supercar pour en faire un objet destiné aux passionnés: une série limitée à 999 exemplaires, coupés, mais aussi spyder.
Contact. Sous le capot arrière, le V10 développe 540 chevaux, soit l’équivalent du modèle « de base » de la R8 Quattro. Quoi qu’il en soit, c’est une puissance étonnante pour un bloc qui, rappelons-le, demeure atmosphérique et demande à être poussé dans les tours (presque 8.000 tr/min!) pour s’exprimer pleinement. Toute cette force passe donc désormais par les roues arrière via l’extraordinaire boîte à double embrayage S-Tronic à 7 rapports. Privée de ses roues avant motrices (et de l’arbre de transmission qui va avec), la RWS perd une cinquantaine de kilos. C’est bien, mais pas non plus extraordinaire. Certes, le train avant semble un peu plus léger (la direction a été recalibrée), mais l’effet du poids de la belle est toujours présent.
Du bout des doigts
Notre essai s’est d’abord déroulé sous des cieux capricieux. Beaucoup de pluie, des coulées de boue et même un peu de neige sur les hauteurs. Autant vous dire que c’est là que nous aurions aimé disposer d’une Quattro! Heureusement, Audi nous avait concocté un essai sur une piste fermée, en fait une base aérienne. Là, de simples cônes représentant autant de virages en épingle suffirent à dévoiler le fabuleux caractère de cette RWS. Ici aussi, la route était détrempée et propice aux larges glissades.
Privée de ses roues avant motrices (et de l’arbre de transmission qui va avec), la RWS perd une cinquantaine de kilos.
Pour repousser les limites, les ingénieurs ont accentué la taille des barres antiroulis, les ressorts et amortisseurs ont été durcis à l’avant histoire de mieux maîtriser la puissance venue des roues arrière. Avec l’ESP en mode « sport », l’auto réalise juste ce qu’il faut de « déhanché » en sortie de virage, un plaisir accessible au plus grand nombre. Attention toutefois si l’envie vous prend de supprimer toute aide à la conduite, car « l’instant » entre la glisse maîtrisée et le tête-à-queue ne se mesure qu’en quelques fractions de seconde. Tout cela demande pratique et attention… Mais c’est aussi comme cela que l’on aime ce genre d’auto… Non?
L’Audi R8 demeure un produit d’exception. Ses qualités dynamiques en font une voiture capable d’évoluer autant sur un circuit que sur la route. Cette version « RWS » enlève peut-être deux roues motrices, mais sublime encore un peu plus le travail des ingénieurs d’Ingolstadt.
