Réchauffement climatique et caviar ne font pas bon ménage

Antonius Caviar, premier producteur de caviar en Europe et deuxième au monde, installé en Mazurie, dans le Nord-Est de la Pologne, nous apprend les tristes effets du réchauffement climatique sur les fermes de caviar…

Les fortes chaleurs ont eu des conséquences inattendues dans les différentes fermes piscicoles de la marque. En effet, en moins de 48h, les eaux des bassins d’élevage se sont considérablement réchauffées. Deux degrés de plus pour ces eaux, pourtant contrôlées très régulièrement, ont suffi à mettre en péril la production du caviar.

Ce sont les esturgeons russes qui ont été impactés par ces eaux trop chaudes. Plus fragiles et délicats que leurs cousins les esturgeons sibériens, les esturgeons femelles russes ont tout simplement réabsorbé leurs œufs. Cette réabsorption est due à une stimulation des poissons, en raison de la chaleur, et non hormonale, comme cela devrait être le cas. C’est après une biopsie de quelques esturgeons, afin de vérifier la qualité des œufs, que les équipes Antonius se sont rendu compte que les poissons avaient perdu leurs œufs. Ceux-ci ont progressivement été réabsorbés dans le système digestif des poissons.

Ce phénomène rare et surtout imprévu n’a d’ailleurs pas touché que la Pologne, au vu de la rapidité de l’augmentation de la température des eaux. La conséquence est directe pour la marque. La production de caviar Oscietra ne sera pas possible avant octobre, quand les températures seront redescendues et que les conditions de production optimales auront été retrouvées. Pour les esturgeons dont le caviar n’a pas pu être prélevé cette année, il faudra attendre plusieurs années avant qu’ils soient assez matures et reproduisent des œufs. Le caviar Baerii, lui, est toujours disponible.

L’année prochaine, Antonius Caviar écourtera sa période de production (jusqu’à fin mai), afin d’éviter la situation de 2022.

Par Maxime Pasture