Rodrigue Gillion: un départ encourageant

1er équipage belge en course 1 et un départ magique en course 2 : les débuts de Rodrigue Gillion dans le très relevé GT4 Europe annoncent de beaux résultats à venir.

Comme annoncé dans notre dernier magazine, la saison 2022 de Rodrigue Gillion devait débuter avec les 24 Heures de Dubaï disputés du 13 au 15 janvier. Vous l’aurez compris, il s’agit d’une épreuve d’endurance, un format que Rodrigue connaît plutôt bien. Aux Emirats arabes unis, le pilote Red Racing Green et ses équipiers se sont montrés les plus rapides en piste dans la catégorie GT4, au volant de leur Aston Martin Vantage AMR GT4 : « Avec une pole position obtenue pour 5 millièmes de seconde en qualifications, l’épreuve démarrait parfaitement pour nous ! », explique Rodrigue. « Et même durant les quatre premières heures de course, nous avons dominé les 9 autres GT4 engagées. » La preuve : l’Aston Martin de l’équipe allemande PROsport a réalisé le meilleur temps en course des GT4 ! Malheureusement, trois ennuis mécaniques rencontrés durant le reste de la course ont fait perdre de précieuses minutes à l’équipage Gillion/Verdonck/Sasse/Ortmann/Dumarey. Grâce à un super travail des mécanos, ils ont tout de même franchi le drapeau à damier en 7e position de catégorie.

Un nouveau défi de taille

La plus grande satisfaction du week-end à Dubaï venait des chronos réalisés par Rodrigue : en l’espace de deux ans, le gentleman driver belge a réussi à gagner 3 secondes au tour environ sur l’autodrome de Dubaï, ce qui est énorme ! Ses progrès lui permettent donc de s’attaquer, cette année, à un championnat ultra-relevé au format sprint (1 heure de course à 2 pilotes) : le GT4 Europe. Les équipages y sont répartis en 3 catégories : Silver (semi-professionnels), Pro-Am (un pilote pro accompagné d’un gentleman driver) et Am (deux amateurs). Avec son coach et ami Nico Verdonck, également pilote professionnel, Rodrigue Gillion évolue en Pro-Am, toujours au volant de la Vantage AMR GT4 PROsport qu’il connaît par cœur. 

Avec 48 voitures en piste, il n’y a jamais de moment de répit.

Apprendre à gérer le trafic

Le coup d’envoi de ce championnat a été donné le premier week-end d’avril, à Imola, en Italie. Ce circuit long de 4,9 km, assez étroit par endroits, a accueilli pas moins de 48 voitures répondant à la catégorie GT4 ! « Avec autant de voitures en piste, j’ai dû apprendre à gérer le trafic, explique Rodrigue. Mais ce n’est pas pour me déplaire. Je suis heureux de participer à un championnat avec un niveau de compétitivité aussi élevé. Avec une balance de performances qui met toutes les voitures quasiment sur un même pied d’égalité, le pilote fait vraiment la différence. »

Premiers Belges

En course 1, Nico Verdonck s’élançait 12e après avoir réalisé une belle qualification. À mi-course, après 30 minutes, l’Aston Martin #25 pointait même en 10e position à la régulière avant d’entrer dans les stands. « Le changement de pilote est souvent un moment crucial et délicat dans ce type de course sprint. Nous avons perdu un peu de temps lors de l’opération mais nous terminons quand même 16e de cette première course. », raconte Rodrigue, plutôt satisfait. Il peut l’être car Nico et lui sont les premiers Belges de cette première course GT4 Europe 2022. Dans leur catégorie Pro-Am, ils se classent 8e sur 20 participants. Cela signifie que l’équipage belge a marqué ses premiers points car seul le classement de catégorie compte. En GT4 Europe, le classement général ne vaut que… pour l’honneur !

De la 38e à la… 24e place !

En deuxième manche, c’était au tour de Rodrigue de prendre le départ, après avoir réalisé le 38e chrono en qualification. Un départ qu’on peut qualifier de… magique, fantastique, impressionnant : « J’ai vraiment pris un départ canon ! Je me suis faufilé entre plusieurs voitures puis j’ai plongé à l’extérieur alors que tous les pilotes restaient en milieu de piste ou à l’intérieur. J’ai dépassé 12 voitures comme ça ! Et dans les virages suivants, j’ai encore doublé 2 autres voitures. Après un demi-tour, je me retrouvais 24e. J’ai vraiment hâte de voir les images de la caméra embarquée ! »

Après l’euphorie du premier tour, la dure loi des sports mécaniques a réduit les espoirs du pilote bruxellois à néant : « Dans le virage numéro 7, la boîte de vitesses sautait des rapports. Je me suis retrouvé en cinquième vitesse, en sous-régime complet. Je suis rentré aux stands au ralenti pour faire un reset de la voiture. Malheureusement, nous avons terminé la course avec ce problème plus ou moins persistant, en 38e position, soit notre position de départ. Mes dépassements n’auront servi à rien… »

Espérons que Rodrigue puisse se faire plaisir en revoyant les images de son départ magique, en attendant la prochaine manche qui aura lieu au circuit Paul Ricard, en France, début juin.