Essai BMW XM – Big boy

Pour aller chatouiller les Porsche Cayenne Turbo, Lamborghini Urus et autre Aston Martin DBX, BMW a sorti l’artillerie lourde.

Cela commence par son gabarit. Immense. Éléphantesque, dirions-nous. Car même si cela ne transparait pas nécessairement en photo, il est l’un des plus longs du segment avec ses 5,11 mètres de long. Même la Bentley Bentayga lui rend quelques centimètres. Alors c’est vrai, son « frère » X7 fait jeu égal. Mais c’est un 7 places, ce qui n’est pas le cas ici. Et puis le XM revendique surtout une âme de sportif même si, sur la balance, le bébé n’est pas très loin des 3 tonnes !

Imposant

De son allure générale, vous jugerez car c’est affaire de critères personnels. On ne peut pas dire qu’il soit gracile mais, campé sur ses énormes jantes de 23″ (21 en série), il faut reconnaître qu’il en impose. On est d’ailleurs presque étonné de la – relative – retenue stylistique de l’habitacle. Ici, pas trop de « clinquant » mais la qualité des matériaux accompagne bien entendu une débauche d’équipements. L’écran incurvé, d’une pièce, s’incruste naturellement dans le tableau de bord.

Hybride rechargeable

Pour se frotter aux concurrents précités, le XM fait le choix original d’une motorisation hybride rechargeable. Rassurez-vous : un V8 bien musclé (429ch) est bel et bien présent, mais il est doublé d’un moteur électrique qui porte la puissance totale à 653 chevaux, et le couple à 800 Nm. Pas encore assez ? La version Red Label, à la présentation plus tapageuse encore, portera ces valeurs à 748 chevaux et 1.000 Nm ! Vous l’aurez compris, voici un véhicule taillé spécialement pour les marchés hors Europe, USA, Chine et Moyen-Orient en tête.

Frugal pachyderme

Bien installé au volant, il faut – comme pour un X7 – prendre ses marques. C’est qu’une auto de 2 mètres de large et de cette longueur en impose dans d’étroites ruelles ! Heureusement, avec ses 4 roues directrices et ses nombreuses caméras pour une vision à 360°, vous passerez partout au millimètre. Et puis, si vous vous embarquez dans une manœuvre de parking un peu hasardeuse, il est possible d’appuyer sur un bouton pour que l’engin effectue automatiquement la manœuvre en arrière puisque les 50 derniers mètres effectués sont mémorisés.

Les consommations ? Si vous ne rechargez pas la batterie de 25 kWh (82 km d’autonomie WLTP), vous dépasserez allègrement les 12 l/100 km. Batterie chargée et à allure raisonnée, vous pourrez descendre sous les 7 litres. Mais oubliez bien sûr le très théorique 1,5l/100km annoncé par les ingénieurs bavarois, à moins de multiplier les petits trajets essentiellement à l’électricité.

La grosse surprise

Une BMW M, aussi pachydermique soit-elle, doit d’abord afficher de solides performances. Ici, pas de miracle, avec pareil embonpoint, les accélérations sont moins marquées que sur les X5 et X6 M et ce d’autant plus que l’engin est tellement bien isolé que cela gomme encore un peu plus les sensations. D’ailleurs, mieux vaudra surveiller son compteur à l’approche d’une courbe serrée car la suspension pilotée est tellement efficace que vous aurez toujours la sensation de virer à plat. Silence de fonctionnement, sensations lissées, confort de haut rang (sauf sur routes dégradées), est-ce encore une M comme on l’entend ? Chacun y répondra en son âme et conscience mais en tout cas, c’est du bel ouvrage !