Maserati Corse 2020 : telle est la signification du nom de cette toute nouvelle supercar, essayée sur le circuit de Modène

Avant d’attaquer le circuit, il convient de mettre les choses au point : même si la MC20 est une héritière de la MC12, elle ne boxe pas tout à fait dans la même catégorie. Cette dernière était en effet ce que l’on appelle aujourd’hui une « hypercar », c’est-à-dire un objet d’une rareté exceptionnelle, vendu à des prix stratosphériques. Il n’y en a eu qu’une cinquantaine et aujourd’hui, leur cote dépasse largement le million d’euros. La MC20 en revanche n’est « qu’une » supercar, dont la production n’est pas limitée et qui est vendue au prix de ses concurrentes (McLaren, Ferrari F8…) voire même un peu moins. 220.000 euros TVAC en Belgique. Déjà pas mal !

Années 2020 obligent, son moteur n’est pas un V12 atmo comme celui de sa grande sœur mais un V6 bi-turbo 3 litres, développant 630 chevaux. C’est relativement modeste par rapport à une Ferrari F8 ou à une McLaren, qui en affichent presqu’une centaine de plus. Mais bon, à un tel niveau, on n’est plus vraiment à ça près. 630 chevaux dans une voiture de moins d’une tonne et demie, cela permet quand même d’accélérer de 0 à 100 en moins de 3 secondes, et de pointer à 326 km/h. OK, on y va !

Sans ostentation

La MC20 est splendide. Spectaculaire mais élégante. Une ligne unique, qui correspond parfaitement à l’idée que je me fais d’une Maserati, sans ostentation mais avec une force de caractère évidente. L’ouverture des portes vers le haut contribue à faire comprendre que l’on a affaire à un véhicule d’exception. Pénétrer dans la coque en carbone n’est toutefois pas trop compliqué. Et on trouve tout de suite une position de conduite idéale. L’ergonomie est « normale » : pas de commandes de clignotants sur le volant comme chez Ferrari ou de bizarreries compliquées à appréhender comme chez McLaren.

Caractères différents

Par rapport à une Lamborghini par exemple, la mise à feu de la MC20 est très discrète. L’esbrouffe, ce n’est pas son truc. On se rend évidemment compte qu’on se trouve au volant d’une vraie sportive, mais elle ne réveillera pas vos voisins lorsque vous irez chercher les croissants dimanche matin ! Plutôt une qualité car de nos jours, mieux vaut ne pas trop énerver les anti-bagnoles.

En action, on ne retrouve pas non plus les envolées lyriques d’un bon vieux moteur atmo.

Côté performances, je ne vais pas vous dire que ça pousse car vous vous en doutez un peu ! Ce qui est plus frappant, c’est la facilité de prise en main de cette machine. Pour découvrir le circuit assez sinueux de Modène, j’effectue un premier tour en mode Sport, que l’on sélectionne via la grosse molette située entre les sièges. C’est la position intermédiaire, entre GT (confort) et Corsa (circuit). La direction est tellement précise et le châssis donne une telle confiance que dès le 2e virage, vous comprenez que la MC20 ne vous trahira pas. Dans ce mode, l’ESP intervient d’ailleurs assez vite, créant un sous-virage rassurant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de pousser une voiture dans ses retranchements.

Lorsque vous avez plus d’expérience, cela devient toutefois assez vite frustrant et il est grand temps de passer en mode Corsa. La belle Maserati change alors de caractère et vous laisse vous amuser sans retenue : petites dérives du train arrière très faciles à maîtriser, et intervention tardive de l’ESP lorsque vous dépassez vraiment les limites. C’est juste parfait car cela permet de « se prendre pour un pilote » et de sentir l’ensemble de l’auto travailler, sans se faire peur.

Maserati MC20 Technical Specifications

Engine: V6 twin-turbo, 3.000cc; 630 hp @ 7.500 rpm; 730 Nm @ 3.000 rpm

Transmission: rear wheels

Gearbox: dubble clutch 8 speed

L/w/h (mm) : 4.669/1.965/1.221

Top Speed (km/h) : 325

0 to 100 km/h (sec.) : 2,9

Boot capacity (l) : 150

Tank capacity (l) : 60

Fuel consumption (l/100 km) : 11,6

CO2 (g/km) : 262

Price (€): 220.000

Stéphane Lémeret