Jean-Philippe Imparato,

Directeur Général d’Alfa Romeo

« Les Italiens vont vous surprendre »

A la tête d’Alfa Romeo depuis février dernier, l’ancien Directeur Général de Peugeot a pour mission de redéployer la marque au sein du géant Stellantis. Rencontre avec un Français très italien…

Vous avez quitté Paris pour Turin dans quel esprit ?

« L’Italie ne m’est pas inconnue puisque j’ai été patron de Citroën Italie. Une opportunité pareille ne se refuse pas. C’est de la pure passion, bien plus qu’un boulot. D’autre part, Stellantis est un groupe qui a pris une envergure mondiale, nous ne sommes donc attachés à aucun pays en particulier. Par contre, il me paraissait évident de m’établir en Italie pour diriger Alfa Romeo. C’est là que sont les racines de la marque. »

Nous sommes ici sur la piste d’essai de Balocco pour tester la Giulia GTA. Vous connaissiez cet endroit ?

« Je l’ai découvert pour la première fois en octobre 2020. C’est une véritable révélation, une sorte de Disneyland de l’automobile. Il y a 300 km de piste au total, avec pas moins de 37 tracés différents. C’est un univers entièrement dédié à la passion et à l’expertise. »

Quel est le plan d’avenir de la marque ?

« Au sein de Stellantis, les marques ont une vision long terme à 10 ans dans laquelle s’inscrit un plan produit à 5 ans. Les deux sont écrits et validés, et je peux vous assurer que nous aurons des nouveautés chaque année. Les Italiens vont vous surprendre ! Nous mettrons l’accent sur la qualité de nos produits en nous appuyant sur le fantastique portefeuille d’actifs de Stellantis d’un point de vue technologique. Nous avons une idée très claire de ce que nous voulons faire d’Alfa Romeo. »

Demain, Alfa Romeo, ce sera plutôt passion ou raison ?

« Les deux. Nous devons procurer un socle économique solide à la marque. Il n’est pas question qu’elle se contente de survivre. Il faut donc trouver le juste compromis entre passion et raison, sans en faire aucun sur la qualité produit. Quant au côté sportif, il sera assuré par la signature Quadrifoglio. »

Quid de l’électrique ?

« Comme nous sommes en Europe, la marque devra s’électrifier, sinon elle mourra. Il va donc falloir réinventer la sensation et la vibration Alfa Romeo dans un mode électrifié. C’est un challenge passionnant. D’autant que chez nous, ce n’est pas la voiture qui conduit, mais bien le pilote. »

Pourquoi avoir retardé le lancement de la Tonale ?

« Je voulais non seulement un niveau de qualité irréprochable, mais aussi et surtout qu’elle puisse être immédiatement disponible en version hybride rechargeable. Ce qui sera le cas. »

Le redéploiement de Lancia comme seconde marque italienne premium au sein de Stellantis, ça vous inspire quoi ?

« Nous n’avons aucun problème de positionnement croisé avec Lancia. Alfa symbolise la sportivité et Lancia l’élégance. Nous sommes par conséquent complémentaires, et pas concurrents. »

Stéphane Lémeret