MG

Revival

Près de 100 ans après sa fondation à Oxford, MG renaît sans oublier son histoire, riche en rebondissements et placée sous le signe de la passion.

Considéré comme l’un des fondateurs de l’automobile britannique, William Morris débute ses activités à la fin du XIXe siècle en réparant des cycles, puis des automobiles. Dès 1910, il ouvre son premier garage à Oxford baptisé « Morris Garages ». Ses affaires devenant florissantes, il embauche Cecil Kimber, ingénieur de formation, pour s’occuper des ventes. Passionné par l’automobile en général, ce dernier imagine des carrosseries spéciales sur des châssis Morris dont il perçoit l’intérêt commercial. En hommage, il nomme ces nouvelles voitures MG pour Morris Garages. Dès 1924, les premiers exemplaires remportent un franc succès.

La culture du sport

Alors que les premiers modèles de MG comportent 2 ou 4 places, Kimber développe l’année suivante une voiture de sport adaptée aux courses de trial dont les britanniques sont particulièrement friands et qui va être la première MG sportive de l’histoire, baptisée « Old Number One ». La marque anglaise s’engouffre alors dans le créneau des roadsters sportifs, un marché de niche qui fera sa renommée jusqu’au début des années 2000.

Début du grand succès

Très présente en compétition, la marque change de mains en 1935 et devient la propriété du groupe Nuffield qui regroupe Riley, Wolseley et Morris. Déjà à cette époque, les économies d’échelle sont de rigueur ! Fini la compétition et les moteurs raffinés à arbres à cames en tête, l’heure est la rationalisation. MG continue de produire des roadsters, mais ceux-ci sont désormais équipés de motorisations moins nobles qui ont pour effet de rendre les voitures plus abordables. Avec la série « T » qui débute, les ventes explosent.

L’âge d’or

Après la seconde guerre mondiale, MG lance la TC, le premier modèle qui remportera un grand succès à l’export. Viennent ensuite les modèles TD et TF. En 1955, MG évolue en présentant sous nouveau cabriolet moderne : la MGA. Belle, performante et amusante à conduire, elle séduit de nouveau la clientèle américaine qui absorbe une grande partie de la production. En 1962, elle est remplacée par la MGB, bien plus moderne et confortable avec ses vitres descendantes dans les portières et sa capote articulée. Ce modèle est le plus grand succès commercial de la marque qui en vendra 500.000 exemplaires jusqu’en 1980, faisant de lui le cabriolet 2 places le plus vendu au monde avant d’être détrôné par une certaine Mazda MX5…

Temps difficiles

En 1980, British Leyland, propriétaire de MG, annonce la fin de la production des roadsters de la marque. MG fera une apparition dans le championnat mondial de rallyes grâce à la métro 6R4, un véritable prototype créé pour se battre au sein du Groupe B. A la fin des années 80, la marque disparaît pendant quelques années jusqu’à ce que Rover Group commercialise la RV8. Ce « nouveau modèle » est en fait réalisé avec une coque de MGB refabriquée et modifiée pour recevoir le « vieux » V8 Rover. Bien plus convaincante est la toute nouvelle MGF (puis TF à partir de 2002) qui arrive en 1995. Parallèlement à ce cabriolet, la scission entre Rover et BMW qui intervient en 1999 voit l’arrivée de berlines Rover traitées à la sauce « sport » et rebadgées MG. L’aventure tourne cependant court quand MG-Rover est déclaré en faillite en avril 2005. Rachetée par le groupe chinois Nanjing Automobile, la marque relance la production de la MG ZT en chine.

Nouveau souffle

Deux ans plus tard, ce dernier fusionne avec SAIC qui a pour but de relancer la marque en Europe. C’est en 2018 que la marque présente un SUV compact et électrique destiné à l’Europe : la ZS EV. En Belgique et au Luxembourg, c’est Alcopa, filiale du groupe Moorkens qui se charge de l’importation. MG vient encore de se distinguer avec l’EHS, un SUV plug-in hybride luxueux qui perpétue la philosophie du constructeur qui est d’offrir des véhicules au rapport prix/prestations imbattable.

MGB Coune

Le coupé sportif « Made in Belgium »

Importateurs de pièces Abarth en Belgique et pilote à ses heures, Jacques Coune possède également une carrosserie depuis les années 50. Dès le lancement de la MGB, celui-ci songe à réaliser une version coupé de ce modèle. Pour ce faire, il développe un hard-top en acier puis en fibre de verre qui vient coiffer la voiture, laquelle se pare également d’une nouvelle face avant avec des phares sous globes. Seulement 56 exemplaires ont été produits, dont un est exposé dans un lieu immanquable à Bruxelles. « Autoworld dispose d’une très riche collection de voitures belges, et la MG carrossée par Jacques Coune y figure en bonne place », explique Sébastien de Bare, Directeur Général du musée. « Personnellement, c’est l’une de mes préférées. Elle est magnifique, et je lui trouve même de petits airs de mini Ferrari GTO. Les MG B sont des modèles très répandus, mais celle-ci est vraiment très exclusive. »

Par Maxime Hérion